À Vincent LAMBERT

À Vincent LAMBERT

S'il pouvait parler

Il vous dirait, que la vie dans son état ne le satisfait pas

Que sa condition n'est plus qu'une question d'entêtement et d'incompréhension

Que son cerveau endommagé ne lui ouvre plus aucune perspective

Qu'il faut faire cesser les dérives

Que toutes ces années à mourir dans un corps mutilé, le font pleurer et hurler

Que son âme vous supplie de la libérer

Que cet acharnement pour lui n’est que souffrance

Que vous n'avez aucune idée de sa morbide existence

Qu'aimer c'est laisser s'envoler toute cette misère

Même s'il s'agit de l'être qui vous est le plus cher

Que ce n'est plus qu'une bataille politique et judiciaire

Sans tenir compte de son calvaire

Qu'en prévention et de son vivant, il faut écrire ses directives

Lorsque les aléas de la vie de toutes vos fonctions vous privent

Que le temps est venu qu’il trouve le repos

Que vous devez mettre fin à tous ses maux

Que l’au-delà sera plus apaisant et plus beau

Qu’il ne peut vous le dire avec ses mots

Qu’en agissant avec égoïsme

Vous entretenez chaque jour un peu plus son traumatisme

Que son corps et son cœur se sont brisés

Ce fameux jour, où il a été accidenté

Que sa qualité d’infirmier, sait que ce n’est pas ce qu’il aurait souhaité

Que son enveloppe charnelle est remplie de larmes

Qu’il faut admettre et baisser les armes

                                                                                             DE SANTIS Dominique